9 juillet – Ast’Africa

Le 9 et 10 juillet 2021 a eu lieu la 12ème réalisation du festival Ast’Africa, festival tranquille dont la principale ambition est d’installer un goût d’Afrique au centre du village d’Astaffort, par la musique, les arts, les artisanats et la cuisine.

Cette année, le spectacle du vendredi soir, offert par des artistes locaux (Rémo, d’Astaffort, et Jolie Môme, d’Agen), s’est terminé par trois quarts d’heure de musique malgache avec le groupe Saïry, du pays Androy.

Le groupe Saïry est très lié à la coopérative Raketamena, car Paubert Tsimanova, l’animateur du groupe, est le directeur de la coopérative.

Pourquoi le nom de Saïry : les artistes qui ne vivent que par de la musique, qui font des tournées de village en village s’appellent SAÏRY. Ils sont présent dans les cérémonies religieuses traditionnelles, les rites de passage, les SANDRATSE (musicothérapie traditionnelle, culte d’esprit, transe) et surtout lors du tristement célèbre HAVORIA (cérémonie dédiée en l’honneur d’un défunt).

Ils n’étaient pas sur la scène mais avaient enregistrés quelques jours auparavant leur prestation pour le festival Ast’Africa. Ce sont des extraits de celle-ci qui sont visibles ci-dessous.

Bonjour !

Les chapeaux en formes coniques s’appellent “MAROMOGNE” (maroumougné). Ce sont tous des chapeaux de cérémonies et non pas de tenue de travail journalier. Pour les hommes, le bord est tout rond et lisse, tandis que pour les femmes, les bords sont cisaillés comme les bords de carapaces de tortues.

le site du spectacle et un premier musicien

Le récital a été filmé sur le lieu destiné à recevoir l’atelier de transformation. La page sur la coopérative (voir juillet et octobre 2021) montre que le chantier est maintenant bien avancé.
La fin de cet extrait nous présente VONTSIRA (“Noeud de sel”), un accordéoniste très renommé dans le sud qui accompagne Paubert lorsqu’il va à la rencontre des villageois pour leur présenter les avantages qu’ils tireraient de la cueillette des ramenaketa lorsqu’ils sont arrivés à maturité.

L’accordéon

Nous espérons atteindre les 3 300 €, ce qui nous permettrait l’acquisition d’un accordéon plus récent. On trouve ici quelques accordéons à couper le souffle pour notre accordéoniste. C’est très similaire à ce qu’il a utilisé. Malheureusement, nous ne pouvons pas les acheter depuis Madagascar mais si vous pouvez faire quelques choses, ce n’est pas lui que vous aidez mais c’est la préservation de notre patrimoine culturel.

Le marovany

C’est un instrument diatonique d’un seul bois à 24 cordes joué par REBARA (celui qui ressemble à ceux de la tribu BARA), maruvaniste du Sud. Les conservatoires les appellent “cithares” par ses ressemblance avec les cordes. Mais ces cordes sont reparties 12 gauche et 12 droite avec des reglages “diatoniques”.

Midegana (“va, tombe”)

Ce passage fait appel au culte d’esprit du TROMBA. Les personnes possédées peuvent entrer en transe et executent les danses endiablées du Tromba ou le Kokolampo (koukoulàmpou). Il s’appelle Midegana (“va, tombe”) parce qu’il est une invitation pour la personne possédée à plonger dans la transe.

Ajaja Mitomagny (“L’enfant qui pleure”)

Le Tsikidola

Ce morceau s’exécute quand la personne possédée reprend conscience et “guérie” sous la thérapie de l’esprit TROMBA ou DOANY. Ces concours de danses libres s’appelent TSIKIDOLA (bouger les membres en signe de guérison)

Mainte Ty Lamba’e (“Noire est son étoffe”)

Ce morceau est caractéristique des étoffres tissées avec des fibres de cotons agrémentées de plomb (le “lamba firake”)

Les lamba, ces pièces de cotons qui habillent les danseurs, sont le vêtement emblématique de toute l’île. Ils sont fabriqué à partir des éléments végétaux tels que cotons pour les fibres et des couleurs issues de différents végétaux.
Plus tard, les Ntandroy ont connu l’usage des plombs pour son ornémentation en plusieurs formes géométriques dessinés à même le tissu. Voilà pourquoi on les appellent LAMBA FIRAKE (tissu de plomb). Souvent ces plombs laissent apparaître des figures d’Aloalo, de créature familière (zébus, etc)
Les LAMBA FIRAKE sont en général portés lors des cérémonies, mais il y a des versions pour envelopper les défunts ou leur cercueil. Le lamba firake pour la partie du torse s’appelle SARAVY (écharpe). Ce qui cache le sexe masculin s’appelle SOKOTRY (soukoutchi). Pour les femmes, elles portent le SIKIGNE qui cache leurs seins jusqu’aux genoux.
Les couleurs marrons et noirs agrémentées de traits jaune ou rouge sont pour les lamba des représentations divines et donc uniquement pour les rites / cérémonies funéraires. Les couleurs bleues, verts arrivent très tard dans la coutume Ntandroy et considérées comme exotiques.

Tsinjabey (La grande danse) et salutations

Les chants sont des BEKO (békou) et la danse s’appelle TSINJABEY (la grande danse, la danse du peuple). C’est internationalement reconnue comme figure emblématique de l’Androy.