Curieux destin que cette plante.

une plante longtemps décriée


Pendant longtemps, le fruit a servi de dernier recours dans la terrible période de soudure alimentaire (le kere) qui entraîne souvent des épisodes de famine dans cette région très aride. Ainsi, en 1930, Edm. FRANÇOIS, Directeur du Jardin Botanique de Tananarive décrit cette “plante providentielle. [qui] lui donnait des fruits en abondance qui, avec le lait, constituaient sa nourriture. Parfois même, sommairement pelés par les femmes, les jeunes articles de Raketa avaient la même destination. Durant les mois secs, il pilait les Raketa pour boire l’eau ainsi exprimée; et alors que le pâturage de Graminées avait disparu, les Raketa dont on époinlait les épines par une courte flambée, nourrissaient et abreuvaient les bœufs” et évoque M.Decary, grand connaisseur de la région, qui rappelle que “en 1923 les puits de l’Androy s’asséchèrent, et que sans les Raketa la population aurait péri du fait de la soif.

On croyait cette plante éradiquée tant pour des raisons de maladie que par l’effort de l’occupante français pour éradiquer cette plante “au centre desquelles il cachait son bétail, s’abritait lui-même de façon inexpugnable pour échapper aux guerriers ennemis, et aussi, plus récemment, aux agents de l’autorité française.”

Cette vision est restée longtemps active. Mais récemment un nouveau point de vue est apparu, pointant la richesse que constitue cette plante en terme de sécurité alimentaire.

Une situation nouvelle depuis quelques années

Ce constat est partagé par nombre de chercheurs qui “pensent que dans le sud malgache, où l’insécurité alimentaire chronique affecte près de 1,8 million de personnes dont 450 000 en insécurité alimentaire sévère, la survie tient à la consommation des fruits du cactus rouge”.
– Des chercheurs à l’université de Toliara proposent la valorisation du cactus rouge pour lutter contre la famine chronique due à la sécheresse qui frappe le sud de Madagascar de façon récurrente. Ils proposent l’exploitation d’envergure et industrielle des huit des vingt-sept espèces de cactus qui poussent bien dans cette région. Selon Sylvain Mahazotahy, doctorant en biologie végétale à l’université de Toliara, l’exploitation du cactus rouge est une opportunité d’aider les communautés rurales à vaincre l’insécurité alimentaire à laquelle elles sont régulièrement sujettes.
– Holy Ranaivoarisoa, enseignant-chercheur à l’Ecole supérieure des sciences agronomiques à l’université d’Antananarivo, a défendu “La valorisation du cactus rouge et de la sécurité alimentaire dans le sud de Madagascar” lors du “Congres Scientifique International sur la Sécurité Alimentaire et l’Agriculture dans les Pays de l’Océan Indien, de Madagascar et Comores” qui s’est tenu du 25 au 27 mai 2016 à Toamasina.
Ce rapport pose comme problématique : “Le milieu naturel procure des ressources dans la zone mais la population reste pauvre et vulnérable aux problèmes climatiques et économiques. Elle arrive difficilement à surmonter les périodes de kere, amenant la perte de plusieurs vies humaines et animales” et pose comme hypothèse que “La valorisation agro-économico-sociale de la figue de barbarie [nom plus commun du raketa mena] contribue à endiguer l’insécurité alimentaire à laquelle la population dans le Sud de Madagascar fait face.”
– Tsimanova Paubert, un chercheur en sciences sociales basé à Ambovombe, est allé plus loin en suggérant la possibilité de produire du jus naturel biologique et de la confiture de bonne qualité et bien d’autres choses à partir du cactus. Il propose “de mettre en place de petites unités de transformation de façon à assurer un emploi durable pour les plus démunis“.

La plante

Cet arbuste, originaire du Mexique, s’est répandu dans tout le bassin méditerranéen, où il est aujourd’hui largement cultivé. Les feuilles, appelées aussi raquettes, sont surmontées au printemps de belles fleurs d’un jaune vif, auquel succède un fruit de forme oblongue et de couleur jaune orange, parfois rouge. Le fruit contient un nombre important de graines, environ 300 par fruit, dont on extrait une huile très précieuse.

Qualités et vertus

Proche parente, la figue de barbarie est utilisée notamment au Maroc pour proposer une grande variété de produits à base de cette plante : cosmétiques, huile alimentaire, aliments pour bétail…
Cette plante comestible est fortement recommandée au plan nutritionnel, vu sa forte teneur en calcium, en magnésium, et en vitamine C mais elle apparait aussi comme dotée de milles vertus cosmétiques.

Une huile rare

Cette huile est difficile à abtenir. Elle nécessite une tonne de fruits, qui vont permettre d’obtenir, une fois les graines séparées de la pulpe qui la contient, 25 kgs, à partir desquels on pourra extraite un litre de cette huile miracle.